Un retour à Napier
- Tess & Nono

- 14 nov. 2020
- 5 min de lecture
Du 30 Novembre au 20 Décembre 2019

Heureux d'avoir trouvé un boulot sur internet, nous nous sommes dirigés dans les environs de Napier, ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nous y mettions les pieds (ref : Article Blueberries / Napier).
Nous avons dû traverser dans sa largeur l’île du Nord pour rejoindre notre destination. A l’arrivée c’était comme un retour à la maison. Nous y avions passé plus d’un mois la première fois et par conséquent nous connaissions bien les lieux. Où dormir, les douches, les commodités : nous avions nos petites habitudes. Nous nous sommes réinstallés sur le freecamp principal de la ville de Napier, un grand parking au bord de la plage.
J’ai profité d’un retour en ville pour vendre une de mes guitares. Il fallait commencer à réfléchir à la vente du van et de son contenu, alors forcément deux guitares n’étaient pas nécessaires. Bien entendu ce fut un moment d’émotion, j’aurais voulu pouvoir la garder.

Nous avons dû trouver un travail pour financer la suite de notre voyage et cette fois-ci, c’est dans les vignes que nous allions oeuvrer. Nous avions rendez-vous chez Jeff un kiwi propriétaire d’un vignoble. Nous n’avions eu que très peu d’informations quant à nos missions mais nous abordions ce job comme une nouvelle expérience. Jeff, c’est un petit exploitant, qui possède des vignes et fournit des jeunes pousses à d’autres exploitants. C’est un homme très grand avec un tempérament cool et détendu ce qui a rendu facile le contact. Nous avons aussi rencontré un couple de français qui bossait ici depuis plus d'un mois.
Leur travail consistait en la préparation des pousses de vignes.
Nous ne travaillions pas ensemble car nos missions étaient différentes et variées. En ce qui nous concerne l’ensemble de la mission était l’entretien des champs de vignes. Nous avons d’abord commencé à réajuster les fils de fer accrochés à des poteaux qui permettent de tenir les branches qui poussent plus droit. Il fallait tirer les fils pour faire passer les nouvelles branches en-dessous. Ce travail n’était pas fatiguant, il était facile à effectuer et sans douleur. Ensuite Jeff nous a séparés, il avait besoin de moi pour une tâche plus physique. Il fallait tronçonner toute une partie de son exploitation, que ce soit des haies ou des vignes. C’était une tâche bien plus difficile pour le coup, j’ai manqué à plusieurs reprises d'y laisser une jambe. Tess était d’ailleurs inquiète à l’idée que je finisse à l’hôpital.
L’avantage avec Jeff, c’est sa confiance. Il était très bref dans ses explications et nous a laissé livrés à nous-mêmes. Une vraie liberté certes, mais quelques conseils auraient été les bienvenus. Nous avions une totale autonomie sur nos journées, nous mangions et prenions nos pauses quand nous le voulions, sans aucune pression et c’était plutôt agréable.
Nous avons également dû protéger des jeunes pieds en les enveloppant de plastique, afin de protéger les tiges et feuilles du pesticide (projeté par spray). Apprendre la gestion de ce champ était très intéressant et instructif.
Au départ, nous avions prévu de travailler 2 semaines, mais le problème était que Jeff partait en vacances au Zimbabwe. Notre job consistait à entretenir ses vignes avant son départ mais il n’avait aucune certitude sur la durée de notre contrat qui dépendait de notre avancée. Nous avons donc décidé de chercher un plan B pour la 2ème semaine.
En fin de semaine, nous avons pu planter des pousses de vignes. Le couple de backpakers nous déposait, en quad, de grosses caisses de jeunes pousses afin que nous les plantions. Il fallait faire des petits trous avec nos doigts dans le plastique qui recouvrait la terre puis planter la pousse.
Jeff, toujours imaginatif dans ses idées a trouvé une nouvelle mission pour moi. Il m’a demandé d’agrandir les tranchées d’irrigation dans la nursery. Pour le coup, ce fut le travail le plus difficile que j’ai eu à fournir sur l’ensemble de ce voyage. Sous un soleil de plomb, il a fallu piocher et creuser dans une terre dure et pleine de gravas pour allonger ces tranchées puis placer et enterrer les tuyaux en les recouvrant de terre. C’était un travail éreintant mais malgré tout très instructif.

Après une semaine à avoir bien pris soin du vignoble de Jeff, nous avons fait le choix de partir. Ne pouvant pas nous garantir un emploi stable sur la semaine suivante nous avons préféré trouver autre chose.
Lors de notre premier passage à Napier, nous avions travaillé dans les myrtilles (ref: ancien article). Nous connaissions le job et ses conditions, nous savions qu’il était possible d’y travailler une semaine ou deux. Nous avions choisi cette solution car nous comptions sur les primes qui étaient assez intéressantes et grossissaient nos payes. Mais cette saison les choses avaient un peu changé. L’organisation même du picking avait un peu évolué. Les déplacements au sein de l’exploitation se faisant désormais obligatoirement en bus ou navette. Ou encore la suppression des primes. Bref nous avons vite compris que nous ne gagnerions pas ce que nous espérions. Mais malgré tout nous avions un boulot et nous étions maîtres de nos horaires, ce qui était un véritable avantage.

Durant cette période à Napier, nous avons profité de la beauté des freecamps. Nous apprécions chaque moment passé sur ces plages à nous reposer ou à pêcher. La pêche a même été fructueuse, j’ai attrapé un kahawai de taille tout à fait comestible. C’est donc la chef Tess qui nous a ensuite régalés en le préparant pour le dîner.
Nous avons fait la rencontre d’un couple de français de Lacanau. Comme toutes les rencontres que nous avons faites ici, les sensations sont décuplées et les amitiés fortes. Théo et Mazarine, un couple un plus jeune que nous, venait d’arriver en Nouvelle-Zélande, un mois auparavant. Ils travaillaient également dans les myrtilles.
Au volant d’un gros van vert dont j’étais amoureux car il était bien équipé (kayak, vélos, surf, skate…). Quoi de mieux pour s’amuser en Nouvelle-Zélande ? Théo, un vrai surfeur confirmé revenait d’Australie. Il avait quitté la France muni de sa planche de surf, de 3 combinaisons de plongée, son skateboard, de 3 cannes à pêche et ses couteaux.

C’est avec et grâce à eux que nous avons affronté les 10 jours de boulot qui ont suivi. Nous en avions marre de travailler, la fin du voyage était proche et nous voulions en profiter un maximum. C’est la raison pour laquelle nous avons passé la plupart de notre temps ensemble. Entre parties de pêche, balades en vélo et en skateboard, baignade (en combinaison d’hiver bien sur) apéro, discussions et slack (la slack c’est un grand élastique tendu entre deux arbres où il faut tenir et marcher en équilibre ) nous occupions bien notre temps et ce toujours dans la joie et la bonne humeur. Naturellement nous voulions continuer à avancer ensemble mais il nous restait beaucoup de choses à voir en peu de temps.
A plusieurs reprises nous avons tenté un départ pour le Tongariro, à 200km de Napier pour entreprendre une randonnée. Mais la météo n’était jamais au rendez vous ! Nous avons donc décidé de rester un peu plus à Napier, en attendant le bon jour pour partir au Tongariro. Il pleuvait à torrent, nous travaillions trempés de la tête aux pieds… Finalement, après quelques jours de plus dans les myrtilles, nous avons saisi l’opportunité d’un jour sans pluie pour reprendre la route. Nous avons passé de très bons moments à Napier. La beauté et la tranquillité de cette ville et ses alentours en ont fait un de nos endroits préférés. Ce deuxième passage dans la ville nous aura encore permis de faire de belles rencontres. Nous avons donné rendez-vous à Maza et Théo pour le Nouvel An, dans la région du Northland car nous avons prévu un sacré périple sur les eaux néozélandaises…
Mais pour l’instant la route continue ! ICI TOUT VA BIEN


































Commentaires