Un week-end français à Akaroa
- Tess & Nono
- 12 nov. 2019
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 mai 2020
Du 13 au 15 mai
10 jours à Christchurch c’était plus que suffisant pour nous. Nous avions un peu le moral dans les chaussettes à cause de notre situation financière. Et oui, cela faisait plus d’une semaine que nous étions à la recherche d’un travail ! Nous n’avions jamais eu autant de difficultés à trouver un job mais nous commencions à nous inquiéter car sans travail, le voyage ne peut plus continuer. Nous vivions donc sur la fin de notre salaire des pommes ainsi que sur nos économies personnelles (qui n’étaient pas énormes depuis l’achat du van). Enfin… nous avons donc décidé de quitter Christchurch pour nous diriger vers la péninsule de Banks et plus particulièrement, le petit village d’Akaroa.

Akaroa, vue depuis le Purple Peak
Akaroa est un village très particulier, on le nomme également « le village français ». Petit point culture :
En 1830, les anglais intensifient leur présence en Nouvelle-Zélande. Les français, quant à eux, y pratique la pêche à la baleine… Comme la zone de pêche est excellente, Jean-François Langlois (capitaine) a l’idée de créer une colonie française pour faciliter le marché de l’huile de baleine. Ah, oui, c’est sûr que ce n’est pas glorieux… En 1838, il achète une partie de la Péninsule de Banks aux maoris pour mille francs (un hectare de terrain coûtait alors le triple en Europe). Il faut également savoir que beaucoup de maoris sont morts à cause de maladies européennes qui n’existaient pas ici. C’est en 1840 que les premiers colons français vinrent s’installer en Nouvelle Zélande, le but, à terme, était de coloniser l’intégralité de l’Ile du sud. Mais les anglais, qui avaient déjà la souveraineté de l’Ile du Nord, prirent possession de l’Ile du Sud juste avant leur arrivée.
Les français s’installèrent donc uniquement à Akaroa et Takamatua. Mais ces implantations n’ont pas tenu très longtemps et sont passées rapidement sous le contrôle britannique. Beaucoup de Kiwis (habitants de Nouvelle-Zélande) descendent des français qui s’y sont installés. Les habitants revendiquent l’influence française de la ville. On peut donc y voir des noms de rues français, des noms de commerces etc…

Nous sommes donc arrivés dans ce joli village, très calme à cette période de l’année ! Ce qui, entre nous, nous arrange clairement car les zones touristiques en pleine saison c’est l’enfer. Nous nous sommes installés sur le freecamp qui était simple mais proche de l’Océan. Plus exactement, un bras de l’Océan perdu dans les montagnes et qui est bien avancé dans les terres. Ces paysages nous rappellent un peu les Marlborough Sounds qui sont des vallées remplies d’eau de mer. Les eaux sont donc très calmes comparées aux vagues auxquelles l’océan Pacifique nous a habitués. Nous avons déambulé dans les petites rues du village puis admiré un joli coucher de soleil depuis un ponton très frenchy !


Arnaud a également profité du skate park pour rouler un peu. Nous avons remarqué qu’il y a énormément de skateparks dans les villes (petites ou grandes). La Nouvelle-Zélande investit dans ce type de structure, ce qui est super pour les jeunes ! Il y a également souvent des parcs pour enfant avec des jeux bien plus élaborés que ceux de France ! On y voit souvent des petites tyroliennes et autres jeux en tout genre.
Le lendemain matin, nous avons été rejoints par nos amis Enzo et Lorène. L’eau était si calme et si propice à la pêche que les garçons n’ont pas tardé à attraper leur canne. Nous nous sommes donc installés sur le ponton, dans l’attente de notre déjeuner. Et c’est avec une immense fierté qu’Arnaud nous a sorti un magnifique saumon (d’environ 1,5kg à vue de nez) ! Oui, vous avez bien lu : un saumon ! Ni une ni deux, je m’attelle à la préparation du poisson. Vider, écailler et lever les filets n’est pas chose facile en général. Mais imaginez-vous, sur une table de camping qui bouge au moindre mouvement, un robinet avec un minuscule débit d’eau pour rincer la bête, ainsi que très peu de matériel… bref, la cuisine c’est plus simple… dans une cuisine, surtout pour du poisson.


Tout se passait pour le mieux, lentement mais surement, je levais les filets. Quand soudain… je vois Arnaud qui court vers moi avec un sourire qui allait d’une oreille à l’autre. Un deuxième saumon, plus gros que le premier… c’est génial, c’est mon poisson préféré mais, ça fait plus de 30 minutes que je peine avec le premier ! Eh bien, rebelotte ! On recommence, on écaille, on vide et on lève les filets. C’était long mais ça en valait le coup ! Le saumon était absolument délicieux et a ravi les estomacs de tous. Nous avons mangé en dessert… des croissants ! En effet, une petite boulangerie à la française proposait de magnifiques croissants au beurre. Ce fut un repas de roi.
Le jour suivant, nous avions prévu de faire une randonnée sur les hauteurs d’Akaroa avec Lorène et Enzo. Après un bon petit dej (avec des croissants, vous vous en doutez bien !) nous avons pris la route direction du début de la track. La vue était si belle que nous avons décidé de pique-niquer dans une petite hutte à la mi-chemin. Nous avons ensuite marché jusqu’au Purple Peak, sommet depuis lequel nous avons admiré les paysages magnifiques que nous offrait encore une fois mère nature.



Akaroa a été pour nous un petit coin de paradis qui nous a permis de ne pas trop penser à nos problèmes financiers. Mais les jours passent et nous ne trouvons toujours pas de travail… Il est donc temps pour nous de continuer notre chemin vers, on l’espère, un travail qui nous permettra de poursuivre notre magnifique voyage.
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